droit à la ville | Streetwashing à Roubaix

Le street art n'est pas nécessairement politique, mais à Roubaix, il l'est devenu. Pas par les messages ou la technique, mais par la mainmise de la municipalité sur qui peint quoi sur ses murs. Le résultat : des représentations dépolitisées, au dépend des artistes locaux·les, sans aucune consultation auprès des habitant·es et avalisées par les pouvoir publics qui en font un outil de gentrification dans les quartiers qu'ils ont eux-mêmes délaissés. Loin des fantasmes d’office de tourisme, suivez nous pour une contre-visite à Roubaix.
Depuis 2022, les murs du parking de la gare de Roubaix se la jouent galerie d’art : un enchaînement d’œuvres en rang d’oignon, espacées régulièrement, parfois accompagnées d’un cartel qui explique le propos de l’artiste, ou même d'un QR code qui vous permet d'en « acquérir » des copies (100 balles pour un « Atomik Nation » si votre portefeuille vous démange). Vous n'avez qu'à suivre le fléchage au sol « Dép'art Urbain » vous indiquant dans quelle direction se situe la culture. Au total, une quarantaine d'artistes ont habillé ces murs, entre pochoirs, collages, sculptures, peintures et graffs. Le tout réalisé dans le cadre d'URBX, le « festival des cultures urbaines » organisé chaque mois de juin à Roubaix.
Appuyée par la MEL, la municipalité rivalise d'initiatives depuis une dizaine d'années pour promouvoir le street art, en multipliant commandes et évènements. Ces réalisations, dont la qualité n'est pas à remettre en question, sont devenues le principal levier marketing de la ville. Un véritable « streetwashing » si vous nous permettez ce néologisme, par lequel la municipalité tente de s’acheter une street cred en s'appropriant un art pourtant né en opposition aux institutions qu'elle représente.
Un mélange de couleurs (woho) pas d’ici mais d’ailleurs
C'est joli, mais ça soulève un tas de questions. Au départ, la « culture urbaine » que s'approprie les élu·es n'était pas destinée à garnir les expositions mondaines. Le graffiti est né dans le Bronx des années 1970, porté par une jeunesse pauvre et marginalisée. C'était avant tout une manière de marquer son territoire, de poser son blaze et de dire : « Je suis passé·e par ici » ou « J'existe ». Mais qui « existe » vraiment sur les murs de Roubaix ? Dans les coursives du parking, les œuvres sont signées Sabrina Beretta des Ardennes, Falco d'Annecy, Enora One d'Orléans ou Jimmy C d'Australie. Quelques artistes sont locaux (Kalu, Roobey, Mister P...), mais l'écrasante majorité vient d'ailleurs.
Un cosmopolitisme qui pourrait être vu d'un bon œil si la mairie investissait aussi massivement pour faire briller son propre vivier. Au contraire, elle préfère utiliser ce même argent public (dans l'une des villes les plus pauvres de France, faut-il le rappeler) pour faire effacer les tags et les graffs spontanés quand les Roubaisien·nes ont quelque chose à dire. C'est dommage, on aurait aimé que soit préservé le « MAIRE ESCROC » sur la façade de l'hôtel de ville pour dénoncer les déboires judiciaires du maire Guillaume Delbar[1] .

« [...] un travail de sélection des esthétiques habilitées à se développer dans l'espace public »
Comment expliquer que les graffitis soient tantôt considérés comme des salissures à effacer, tantôt comme du patrimoine à protéger ? Dans les années 1990-2000, « les auteurs de graffiti sont associés à une vision caricaturale du "jeune de banlieue comme délinquant" » explique Julie Vaslin, sociologue de l’action publique et post-doctorante à l’Université de Lille[2] . « Effacer les graffitis, c'est invisibiliser dans l'espace public les traces du passage d'une jeunesse perçue comme populaire et indésirable ». Progressivement, la tolérance zéro se met en place partout en France. En point d'orgue : le tristement célèbre procès de Versailles après l'interpellation d'une cinquantaine de graffeur·ses en 2001, dont le jugement n'a été rendu qu'en 2012[3] .
L'enjeu principal n'est pas la propreté des quartiers mais (surprise !) l'obsession sécuritaire. « Ces politiques contribuent à diffuser une "esthétique de l'autorité" », poursuit Julie Vaslin. Si on pense que les graffitis sont produits par de grands méchants voyous, on renvoie en les effaçant l'image d'une mairie qui affirme son autorité. « L'effacement des graffitis contribue ainsi au développement d'un ordre esthétique municipal qui met en scène la capacité du maire à maintenir l'ordre sur le territoire qu'il gouverne ». La promotion du street art à Roubaix prolonge cet effacement choisi par la municipalité, en contribuant au « travail de classement, d’invisibilisation et de sélection des esthétiques habilitées à se développer dans l’espace public », conclut Julie Vaslin.
Le street art, c'est aussi un filon économique pour les villes : il attire les classes moyennes et supérieures, parfois lassées des sites touristiques bondés. Faire la queue pendant des heures, c'est bon pour les prolos. Berlin fait son beurre depuis longtemps sur ce « tourisme alternatif[4] ». La mairie de Roubaix, avec sa com' frénétique, suit le mouvement.
Du vandalisme au fléchage culturel
Vous vous sentez perdu·e ? Ne craignez rien, l'office de tourisme de Roubaix vous propose un « plan street art » en « web app » disponible sur leur site, afin de « faciliter votre découverte en toute autonomie. » On aurait aussi pu allonger 5 € pour une « visite guidée du parcours d'art urbain » mais ça faisait cher payé l'espace public.
Alors on sort du parking, on dégaine nos smartphones et on file vers la rue du général Sarrail, en direction de la Piscine. Là, se dresse une fresque monumentale réalisée par M. CHAT avec l'assistance de Mr Voul, Kelu Abstrct et Freaks. On peut y voir le chat jaune (celui-là même qui couvre le Tripostal) déambuler en ville vers certains points d'intérêt, mais pas n'importe lesquels : la Piscine et la Condition publique. On saisit d'office le deuxième axe de la stratégie de communication de la mairie : faire du street art une sorte de GPS qui balise le terrain et redirige les touristes vers les lieux consacrés à la culture institutionnelle, prestigieuse et légitimée par les dominant·es.
À deux pas de là pourtant, on trouve une version plus authentique du graff roubaisien. Les trois murs du terrain de basket, rue du Grand-Chemin, sont entièrement couverts de blazes colorés. Parmi eux, on peut lire certains noms mythiques comme « 2KOA », « FLER2 » ou « KOS », des vieux de la vieille et des légendes locales. Certains de ces graffs sont sacrés, parce que leur auteur est mort ou parce qu’ils sont là depuis une éternité. Dans ce spot autorisé où la municipalité ne vient pas jouer les arbitres, les règles internes du graffiti s’appliquent. Tu toyeras le toyeur[5] , par exemple. Bref, le terrain de basket, c’est l’endroit où se tailler une réputation.
« Le quartier [du Pile] est devenu le cahier de coloriage de la Condition publique. »

C'est aussi et surtout un endroit à part, puisqu'on y trouve des messages au ton résolument plus engagé. Au centre du mur principal, un immense drapeau palestinien s'impose entre les signatures (voir l'article "Peindre les luttes" en page 6). Ça constitue une exception notable dans le monde du graff. Même si graffer peut être transgressif par le geste, beaucoup s'accordent à dire qu'il n'a pas pour vocation de bousculer l'ordre établi.[6] « Pour le pouvoir, le graffiti n’a jamais été perçu comme subversif », précise Vincent, coordinateur du collectif Renart, grand acteur du street art métropolitain. « La peinture sur un mur n’a jamais inquiété qui que ce soit. Ça peut tout juste déranger, comme une odeur de shit dans un hall. »
L’opposition fantasmée entre street art dépolitisé et graff engagé en prend un coup. Les frontières sont tombées, et ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. « Aujourd'hui, il y a des ultra vandales qui sont par ailleurs consacrés en tant que street artists », poursuit Vincent. Comme beaucoup de contre-cultures, et après une période de répression, la peinture murale a été intégrée dans la culture dominante. Les commandes institutionnelles ont parfois édulcoré le caractère contestataire en marginalisant les formes plus radicales ou illégales, mais elles permettent aussi aux passionné.es de vivre de leur travail. C'est quand même autre chose de peindre une fresque en plein jour, sans regarder par dessus son épaule pour voir si les flics arrivent, et de recevoir un chèque en prime.
Ne pas plonger dans le piège de l'antagonisme, donc. Et le collectif Renart prouve également que street art ne veut pas dire désengagement. Aujourd'hui, l'association basée à Lille fait du militantisme par l'éducation populaire, en créant du lien social, en amenant l'art auprès des gens plutôt que de les astreindre aux lieux de la culture dominante. Plus que des artistes, ses membres s'imaginent en « ouvriers de l'artistique ». Peut-être une forme d'humilité face à un monde qui se mondanise, elleux qui se sont pour partie connu·es en gribouillant les murs en vandale depuis les années 1990.
Cachez ce dessin que je ne saurais voir
Prochain arrêt sur notre « web app » : la Condition publique, le laboratoire de l'art urbain comme l'imagine la ville de Roubaix. Certain·es habitant·es du Pile, le quartier ou elle est implantée, sont très critiques vis-à-vis de la proposition culturelle et du directeur qui a exercé de 2016 à 2024, Jean-Christophe Levassor. Il est l'artisan des dizaines de fresques, collages et pochoirs qu'on retrouve aujourd'hui en ville. Les gens du coin appellent l'établissement la « Condition privée », tant l'offre est en décalage avec le profil sociologique du quartier. Ici, la culture ne descend pas dans la rue, elle monte sur le rooftop de la CP, « où on boit des cocktails à 15 balles en écoutant du boum-boum jusqu'à pas d'heure les jours de vernissage », nous glisse un habitant vener. Ce n'était pourtant pas la vision affichée par la direction qui promettait la quintessence de la « mixité sociale ». Un lieu où cohabiterait hip-hop et danse classique. C'est raté. Tous les habitant·es du Pile qu'on a croisé·es nous ont avoué n'avoir jamais mis les pieds dans la Condition publique. « C'est pas pour nous. »

« La Condition publique ? C'est pas pour nous... »
Ce n'est d'ailleurs pas la seule manière qu'a trouvé la CP pour s'exclure de la vie locale. « Le quartier est devenu le cahier de coloriage de la Condition publique », indique Taïna, une habitante du Pile. La place Faidherbe et les rues alentour, Babylone, Franklin, Monge, sont transformées en galerie à ciel ouvert pour les artistes de partout, mais là encore, surtout d'ailleurs. Comme au parking de la gare, des plaques explicatives sont même vissées à côté des fresques, comme au « vrai » musée. Peut-être les gens seraient-iels plus favorables à ce coloriage s'iels étaient cousulté·es ? « Ils viennent peindre leurs trucs sans jamais inclure les habitant·es dans le processus créatif, fulmine Taïna. Ils disent nous "éduquer" mais en fait il nous impose. C’est un musée que tu n’as pas choisi. » Mais à qui parle ces fresques ? Qui les choisit et comment les choisit-on ? On pourrait croire qu'elle sont sélectionnées sur le seul critère de la notoriété et du potentiel touristique. Si la politique culturelle se fait pour les invité·es et non pour les résident·es, ce n'est plus du street art, c'est du safari.
Et ce safari, en plus de s’imposer aux habitant·es, semble reposer sur une logique d’entre-soi profondément déconnectée des réalités locales. Dans les ateliers d’artistes comme sur les murs, les Roubaisien·nes sont quasi invisibles dans leur diversité : où sont les Noir·es et les Arabes ? En niant les visages, les voix et les récits des résident·es, ces représentations perdent leur légitimité et renforcent le sentiment d’exclusion que dénoncent les Roubaisien·nes.
L’art sans lutte des classes, c’est de la décoration
On fait le tour de la Condition privée pour chercher la critique sociale, et c'est pas gagné. Le street art est très souvent figuratif, mais il lui arrive parfois de porter des messages anti-autoritaires, anticapitalistes, féministes, anti-consuméristes, anti-racistes, etc. « J’ai l’impression qu’il y a des combats, des messages, des figurations plus valides et légitimes que d’autres. Que l’expression d’un certain féminisme est la seule expression politique autorisée », indique Nebuleuz, une artiste roubaisienne et engagée. Ce féminisme, c'est celui de Miss Tic[7] , une légende du street art qui a couvert les façades de France et du monde à partir des années 1980 avec des représentations de femmes quand ces luttes étaient absentes des murs. « En 2024, est-ce que ces figures sensuelles avec des corps normés et blancs représentent réellement les aspirations d’émancipation et d’empouvoirement des Roubaisiennes ? », se questionne Nebuleuz.
Qu'en est-il de l'Alma, le quartier abandonné par les pouvoirs publics ?[8] Est-ce que la ville fera passer les street tourists par ces rues où fourmillent les voitures de keufs ? Le « mur de la honte » érigé par le bailleur LMH, ces gros blocs de béton censés protéger le chantier de rénovation, est pourtant couvert de graffiti et de tags, même si certain·es graffeur·ses ne veulent pas y apposer une signature. « Ça serait comme lui donner une légitimité », expliquent-iels.
Non loin de là, sur les murs de la place de la Grand-mère, une fresque raconte une autre histoire, une histoire qui relaie la parole des habitant·es et que la ville ne s'empressera pas d'utiliser pour sa propagande culturelle. Pa.pyss, l'artiste à l'origine de cette fresque, est un mec de Roubaix, racisé qui plus est. Il a demandé aux habitant·es ce qu'iels voulaient y voir apparaître. Le résultat : un tableau vivant et une fierté locale avec des références à l'Alma, aux clubs de sport du quartier, « Alma demain c’est nous » et la signature de tous les gamin·es qui ont aidé à créer cette œuvre.
La fresque de Pa.pyss à l'Alma, comme d’autres œuvres spontanées, illustre une approche du street art bien loin des projets marketing de la municipalité. Ce n’est pas une œuvre qui cherche à s'intégrer dans un processus de gentrification ou dans les fantaisies d'un directeur artistique. Le street art peut être plus qu'une décoration. Il peut être une œuvre qui parle à celleux qui la croisent. Ce n'est pas aux collectivités de dicter les règles de l'art dans l'espace public, mais aux habitant.es de continuer à redéfinir ce que cet espace peut signifier.
« Est-ce que ces figures représentent les aspirations d'émancipation des Roubaisiennes ?

Lexique
Toy : une déclaration de guerre. Recouvrir un graff avec le sien, sans totalement l’effacer, pour humilier.
Tag : une signature pour un·e tagueur·euse, une salissure pour un·e agent·e de propreté. Une simple écriture sur un mur, malgré la répression qui en fait presque oublier sa nature.
Street Art : apparu en France dans les années 2000, désigne un graffiti, collage ou pochoir jugé esthétique et acceptable, souvent valorisé par les politiques culturelles et conforme aux standards bourgeois de l’« art ».
Artivisme : oui, ça existe.
Graffiti : peinture murale spontanée sur un support non prévu à cet effet, souvent perçue négativement comme le tag, sauf quand les institutions y voient un exotisme à offrir aux touristes.
Références
-
[1]
Ces tags étaient apparus en 2021, à l'annonce de la comparution de Guillaume Delbar devant le tribunal correctionnel de Lille pour « escroquerie en bande organisée » et « recel de bien obtenu à l’aide d’un abus de confiance ». Le maire de Roubaix a depuis été condamné en appel à six mois de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité et 3 000 euros d’amende.
↩[2]Julie Vaslin, Gouverner les graffitis, Presses universitaires de Grenoble, 2022.
↩[3]En 2001, un immense coup de filet de la police amène 56 graffeurs devant le tribunal, où la RATP et la SNCF leur ont réclamé pas moins de 1,8 million d'euros de dommages et intérêts. L’affaire est fortement médiatisée parce que les flics n’y sont pas allés de main morte : écoutes téléphoniques, filatures, perquisitions en veux-tu en voilà. Sur le banc des accusés, des pionniers comme Azyle ou le Lillois Pi80 (le personnage en bombe de peinture qu’on voit partout, et qui a depuis intégré le collectif Renart).
↩[4]Un nouveau tourisme, où l’exotisme classique est remplacé par un exotisme social. Ben oui, le public cible du parcours street art, c’est évidemment les gens qui habitent les quartiers les moins graffés, autrement dit les quartiers les plus riches.
↩[5]Pour les termes techniques, se référer au lexique.
↩[6]Transgressif : ça dérange. Subversif : ça inquiète le pouvoir.
↩[7]Miss.Tic (1956-2022), pionnière du street art parisien, a marqué les murs dès 1985 avec ses pochoirs accompagnés de phrases choc. Trois de ses œuvres sont visibles à Roubaix.
↩[8]Voir « À l’Alma : chronique d’un mépris ordinaire », p.10-11.
↩Issu du numéro 71 | «Carnages urbains»
4-5-6. Streetwashing à Roubaixdroit à la ville | sur la même thématique
Roubaix : À l'Alma, chronique d'un mépris ordinaire
Dans le quartier de l'Alma à Roubaix, en face du gymnase – et du city-stade où les tiots biloutes du quartier sortent leurs meilleurs dribbles ta3 Riyad Mahrez – la petite salle de la rue de France est bien pleine en ce dimanche 3 novembre. Autour de gâteaux et de chips, 90 personnes – habitant·es de l'Alma, mais aussi des quartiers voisins – se sont réunies pour évoquer la rénovation urbaine de l'Alma-Gare. Le mot le plus récurrent lors des débats ? « Mépris ». Mépris de la clas…
Lille : Racket organisé, quartiers en danger
Le stationnement payant était jusqu’en 2023 réservé au centre-ville. Il participe cependant à des revenus considérables pour la municipalité comme pour la MEL, puisqu’en 2022, les recettes des stationnements s’élèveraient à 9,5 millions d’euros². Quant aux amendes en cas de non-paiement, « la commune de Lille a encaissé 4 243 885 € » de recettes Forfait Post Stationnement (FPS) en 2022 selon le site fps-stationnement.fr. Certain∙es y verront de l’abus, mais l’œil…
CARNAGES URBAINS carte des projets en cours
Le 18 octobre, la 3ème édition du Plan Local d’Urbanisme (PLU3) de la Métropole entre en vigueur. Il s’agit d’un document d’autorité qui définit dans les grandes lignes les aménagements futurs du territoire. Il se doit de faire consensus entre les élu∙es et leurs sujets. Pourtant à peine sorti, il est la cible de vives critiques de la part de l’opposition.
Au menu : 700 hectares proposés à l’artificialisation, l'accaparement des friches industrielles et le choix audacieux d’aller taper dans…
Peindre les luttes
Il faut savoir qu’on est jamais tout à fait street artist, graffeur·se vandale ou militant·e. Toustes celleux dont il est fait mention dans l’article précédent se baladent sur un spectre. Une personne peut être vandale sous un blaze, reconnu·e en street artist sous un autre, et devenir militant·e à visage découvert (ou non) lors des moments politiques. Certain·es refusent même l’étiquette d’artiste et préfèrent « militant·e qui fait de la peinture » en rejetant tout le reste. Pour autant, ce de…